Semaine de jihad spirituel: Cinquième jour

Rencontre spirituelle de mi-journéeSymbol for WeekofFast 2011-09-23

27 septembre 2011

 

Musulmans et chrétiens, nous nous sommes retrouvés dans l’église du monastère et nous avons lu :

  • L’Evangile selon Saint Luc, chapitre 13

  • La Genèse, chapitre 21 verset 8 à 21 et chapitre 25 versets 207 à 213

  • Coran, sourate de la Vache, versets 207 à 213

Paroles des participants :

Un des moines : après avoir parlé de la réconciliation et du pardon, nous devons aborder l’humilité et l’esprit de service, comme principales conditions pour la réconciliation.

Un des participants commente le passage lu de la sourate de la Vache : de manière générale, ces versets nous appellent à entrer dans la paix et à nous éloigner de la violence, car la violence c’est de suivre nos passions, de suivre le diable, tandis que la paix c’est suivre Dieu. Ces versets donnent une preuve éclatante de ce que l’humain n’est pas condamné au mal.

Une des amies : beaucoup de gens disent que le terrorisme est le summum de la violence et en même temps justifient d’autre actions violentes comme la guerre, qu’elle soit faite « pour atteindre la paix », « pour la sécurité »… est-ce que telles actions n’atteignent que les coupables ?

Nous ne devons pas combattre le terrorisme par la violence. Le plus dangereux, c’est de permettre à l’idéologie terroriste de l’ennemi de nous contaminer symétriquement. Le terrorisme, c’est un qualificatif appliqué par un groupe à son groupe ennemi, et nous-mêmes pouvons être des terroristes dans la perception de ceux que nous qualifions comme tels.

Un des participants exprime son opinion : à travers l’Histoire, l’autorité a toujours utiliser le mot « terroriste » contre les gens qui la combattaient, et en même temps les « terroristes » estiment qu’ils résistent à l’injustice de cette autorité. C’est pourquoi il faut faire attention à distinguer les terroristes des résistants. Et il faut aussi faire la différence entre ceux qui sont prêts à mourir pour une noble cause, et ceux qui recherchent la mort pour elle-même. La mort doit rester une possibilité, un risque accepté, non un but en soi. Or certains terroristes ont ce désir de mort, plus que celui de défendre une cause donnée, ce sont là des gens relevant d’une forme de maladie mentale, qui ont besoin d’une guérison.

Une des moniales : le terrorisme est une forme de violence qui dépasse toutes les mesures humaines, qui conduit tout le monde à détester la cause défendue, et qui en fait s’attaque à l’humanité dans son ensemble.

Un des moines : comment réconcilier celui qui glorifie son Dieu par le terrorisme, et celui qui le fait par la non-violence ?

Une des moniales : on ne peut accorder de légitimité à aucune forme de violence, nous n’avons le droit de justifier aucune forme de violence, si petite soit-elle, et pour n’importe quel but.

Un des présents : beaucoup de pays estiment que les actions de la résistance palestinienne sont du terrorisme, tandis que si Israël bombarde Gaza, ils y voient de la légitime défense !

Une des participantes rapporte une histoire de « Jean Goss », un homme impliqué dans de nombreuses causes non-violentes : lors d’une de ses conférences, quelqu’un lui demanda ce qu’il ferait si quelqu’un essayait de tuer son fils. Il répondit que sa réaction naturelle serait d’ouvrir le feu, mais que s’il lui était possible de penser plus longtemps, il penserait à son fils en tant que fils de Dieu, puis à l’agresseur en tant que fils de Dieu également, et essaierait de protéger la vie des deux personnes, dans la mesure du possible.

Un des participants : si je combat un terroriste par la violence, nous tombons tous les deux dans la même maladie.

Un autre participant rappelle que de nombreux militants de la non-violence ressentent la position de Dieu, à travers eux, comme une exigence de refus du combat armé, car Dieu nous veut hommes de paix, même si cela implique le sacrifice de notre vie.

Conclusion :

La non-violence est une guérison de l’autre en tant qu’il est violent. Si je reconnais dans l’autre un frère pour moi, alors même au cœur du combat et quelle qu’en soit l’intensité, il existera une possibilité de réconciliation et de renforcement de la paix.

 

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En union de prière par delà les frontières avec vous tous en ces jours prophétiques de communion.